Celle que la vertu
digne espouse fist estre
Du
Duc Savoisien, que nature fist naistre,
Et
fille et sœur de Roy, seul perangon d’honneur
Se trouva, le voyant, comblée de grand heur
Puis luy dist, "
Roy qui as le cueur de nostre France
Qui ne se peut matter fors d’elle en sa puissance,
Magnanime neveu, entre tous noz neveux
Neveu le plus aimé, les offrandes et vœux
Que je faisois pour vous et vos succez prosperes,
Succez qui ont borné la gloire de voz Peres,
Sont aujourd’huy pour nous en graces convertis
Que rendent au bon Dieu grands, moiens et petis."
Ha !
Roy deux fois heureux, escoutez le cantique
Que de vous a predict un sage prognostique :
"À toutes nations qu’
Henry gouvernera
Un tranquille repos et paix amenera,
De feu sedicieux et batailles civilles
Tirera ses Chasteaux, ses subjects, et ses villes,
Ses Royaumes peuplez
sa digne Majesté
Tiendra cloz et serrez en toute seureté,
En vertu passera les plus heureux Monarques
Signant les deux Palais du Soleil de ses marques."
In manibus tuis fata mea