Petis enfans ne sont hommes ne femmes,
Car d'homme, ou femme, ilz n'ont raison ne sens.
Affections d'esprit, de chair les flammes
Ne sentent point, mais sont tous innocens,
Pour nulz comptez, tant presens comme absens.
Hommes ne sont : car ilz n'hont point de barbe,
Femmes ne sont : car ilz hont langue balbe.
Plus que les brutz d'eulx mesmes negligens,
Mais en espoir, comme le bled en herbe,
Si mort ne vient, enfans deviennent gens.