Le Soleil reculant
Nos jours nous rongne,
Et avec lui coulant
L'Esté s'eloigne.
Les vens troublent la mer,
Branlent la terre.
Neige se voit semer,
Glace tout serre.
Il n'est plus d'oiseau dous,
Qui chanter vueille,
Et plus ne voions nous
Ni fleur ni fueille.
Ainsi ma vie en dueil
Toute se tourne,
Quand, mon Soleil, ton oeil
Ailleurs sejourne.
Plus ne voi que langueur :
Et mille doutes
Viénent glacer mon cueur
Sans raison toutes.
L'Aout a beau arriver
Car, toi absente,
Toujours ce triste iver
Faut que je sente.