L'abbé Goujet fait l'hypothèse qu'il pourrait s'agir d'une sœur de Claudine de La Tayssonnière et de Philiberte de Feurs mais selon Nerina Clerici-Balmas (voir bibliographie) cette sororité, mise en avant dans certains vers, doit être considérée comme métaphorique : elle soulignerait simplement la proximité existant entre les trois jeunes filles. N. Clerici-Balmas suppose pour sa part que Gelasine pourrait être identifiée à la future belle-sœur de Claudine et de Philiberte (la sœur de leurs maris respectifs, Louis et Jean de La Baume), Peronne de La Baume. On peut également penser, avec Gilles Banderier rendant compte de l'édition moderne des Erotasmes, que "Gelasine [est] à la fois toutes les femmes et donc aucune" (p. 1071).

Comme souvent pour les muses de poètes désignées sous des noms de plus ou moins grande fantaisie, il est difficile de faire la part de la personne réelle qui aurait pu inspirer la dame chantée et celle du personnage sinon totalement fictif tout au moins feuilleté par d'autres références que celles à une femme qu'aurait réellement aimée Philibert Bugnyon ou qu'il aurait au moins connue et qui l'aurait inspiré. On peut par exemple noter que le nom même de Gelasine, qui réfère à son caractère riant, peut également évoquer le patronyme de Mellin de Saint-Gelais - comme celui de Meline, muse de Baïf, pouvait faire écho au prénom du poète, dans une perspective de jeux onomastiques fréquents à la Renaissance (voir Sicard, en bibliographie).