"C'est d'une pratique de traducteurs et de commentateurs qu'est née l'idée d'un outil permettant de comparer un texte avec ses différentes traductions, de façon à pouvoir réfléchir – avec l'aide des traductions et au-delà de l'apparente évidence d'un texte – d'une part à la complexité même du texte d'origine et aux sens multiples des mots utilisés « innocemment » par l'auteur et, d'autre part, à ce qui fait la spécificité d'un traduire en acte et aux effets qu'il produit. Le choix du Prince n'est évidemment pas le fruit du hasard mais de l'intimité que nous avions avec ce texte, traduit et commenté par nos soins (Machiavel, De Principatibus = Le Prince [traduit et commenté par J.-L. Fournel et J.-C. Zancarini], Presses universitaires de France, coll. "Fondements de la politique", 2000). Les usages possibles partent de l'idée que les « lectures lentes » des traducteurs disent quelque chose du lexique du Prince, du sens des mots et de leur polysémie et touchent essentiellement trois aspects : l'élucidation des sens du lexique machiavélien ; la description du traduire en acte et l'analyse des effets de traduction."