À ce titre, l'attribution à Michel d'Amboise proposée par Richard Cooper (voir bibliographie) paraît plus fondée, dans la mesure où l'on sait le poète actif à cette date, et qu'il publie une fois au moins chez Jean Longis, en 1533. Néanmoins, elle s'appuie sur des arguments qui restent eux aussi fragiles (utilisation tant de l'expression (topique) de "banni de liesse" que du sobriquet "triste par mort" (dans La Penthaire, 1531 pour un personnage dont il n'est pas tout à fait certain qu'il représente l'auteur lui-même), goût pour la description de banquets et la forme du songe). On pourrait ajouter à cet argumentaire l'utilisation par Michel d'Amboise, à plusieurs reprises au début des années 1530, de la forme du rythmus caudatus continens également employée dans Le Passetemps ainsi que le troublant récit final de l'agonie et de la mort de la dame en couches, après le décès de l'enfant deux jours après sa naissance, épisode qui pourrait faire écho au décès du fils et de la femme de Michel d'Amboise, Isabeau du Bois, même si on situe d'ordinaire cet événement plutôt en 1531 qu'en 1530.
Toutefois, en s'appuyant sur le titre exact du recueil, Le Passetemps et le songe du Triste, il est également possible de faire l'hypothèse que l'auteur pourrait tout aussi bien être le même que celui qui signe dans les mêmes années (1535) un liminaire "Le Triste", G. Moisson (voir ce nom) dans une publication parisienne de Gilles Corrozet.
Nous ne tranchons donc pas et maintenons ici l'anonymat d'une œuvre dont on peut simplement dire, à l'examen des noms mentionnés (voir fiche texte) qu'elle a été composée par un auteur assez proche des milieux de cour, et notamment de celui des historiographes du roi.