Commentaires
Cette édition n'est pas datée. Comme l'autre édition, parue en 1556, elle est composée de deux parties et la seconde fait l'objet d'une page de titre séparée intitulée : "Diverses Poésies de feu J. de La Peruse". Mais, contrairement à ce que l'on observe dans l'autre édition, la numérotation des pages est ici continue.
Selon les critiques, cette édition sans date serait de peu antérieure (Dassonville qui considère qu'il s'agit de l'éd. princeps) ou au contraire largement postérieure (Coleman, Brunel qui pensent au contraire qu'elle date plutôt de 1566, voire de 1570) à celle de 1556. Il est difficile de trancher absolument, même s'il nous semble y avoir plus d'éléments en faveur de la seconde hypothèse :
- l'étude de l'état du matériel typographique permet à Coleman de déterminer que l'édition sans date est postérieure à celle datée de 1556 (voir article en bibliographie)
- l'absence du privilège de 5 ans présent dans l'édition de 1556 peut s'expliquer aisément si ce privilège a déjà expiré au moment de la réédition
- l'absence des textes évoquant le rôle d'éditeur scientifique de Scévole de Sainte-Marthe dans la publication de ces œuvres peut s'expliquer tant par un refroidissement des relations amicales entre Sainte-Marthe et les imprimeurs-libraires, que par le fait que Sainte-Marthe ait quitté Poitiers à cette date voire, simplement par fait qu'il aurait porté un moindre intérêt à ce travail de jeunesse et n'aurait plus éprouvé le besoin de le revendiquer. On s'expliquerait en revanche moins bien pourquoi l'édition princeps ne ferait nulle mention de l'implication de Sainte-Marthe dans la publication alors que la seconde édition, paraissant à peine quelques mois plus tard, y insisterait par l'ajout d'un appareil de textes d'accompagnement très développé. Il nous paraît donc plus probable que les imprimeurs-libraires aient procédé là à une simplification du dispositif original dans la réédition, plutôt qu'à des ajouts venant étoffer les pièces d'escorte moins nombreuses de la première publication.
Toutefois, et malgré ces arguments, il est difficile de déterminer avec précision la date de publication de cette édition. Sans complète assurance que celle-ci soit vraiment postérieure à 1560, nous maintenons donc la présente notice dans notre base.
Notons enfin que l'un des poèmes liminaires rattachés à l'édition (le sizain "L'homme est forcé par la Parque...") ne figure que dans les exemplaires ayant une page de titre au nom des frères Bouchet : la pièce est en revanche absente des exemplaires vendus sous le nom des frères Marnef.