Je n’ay encor de la sainte eau sceu boire
Dessouz le pied du prompt cheval des cieux :
Ni le doux songe ha repeu mes deux yeux
Au double mont, des filles de Memoire.
Mais j’ose bien, soit ma honte, ou ma gloire,
Me confesser du grand vainqueur des Dieux
(Des jeunes cueurs le soucy gracieux)
Estre vaincu en superbe victoire.
C’est donq d’Amour la poizon aigredouce,
Qui en fureur poëtique me pousse,
Pour consacrer mes vers sus son autel.
Pourróy je aussi sus un ælle plus forte,
Que celle la que le petit Dieu porte,
Hausser mon vol louable et immortel ?