Sainte-Marthe Charles de, "Ay je meffait, d’ainsi l’heure choisir"
Transcription: id 47838
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Incipit
Ay je meffait, d’ainsi l’heure choisir
Titre
A Madame Claude Sceve , femme de Monsieur l’Advocat du Roy , A Lyon
Transcription
Ay je meffait, d’ainsi l’heure choisir,
Laquelle peust satisfaire au desir
Du bon vouloir, qui devers vous me meine ?
Ò de Vertu, et d’honneur Dame pleine :
Ay je meffaict, par tel advanturer,
Un heur tresgrand, et grand bien procurer ?
Heur et plus qu'heur, bien plus que bien, je nomme,
Si par escript ma Muse vous renomme.
C’est bien grand cas, en bruit estre nommé,
Par un Auteur lequel soit renommé :
Mais non moins est à l’Auteur, quand il trouve
Un bon subject, qui son Œuvre fort prouve.
De vostre part, en mon invention,
Vous ne pourriez avoir perfection :
Car mes escripts ne peuvent par leur lustre,
Rendre d’un poinct vostre Nom plus illustre.
Mais quant à moy, certes je cognoy bien,
Que vous escrire en mon Livre, m’est bien,
Bien non petit, car vos Vertus l’honnorent,
Les Vertueux, ò Dame , ne l’ignorent.
Je me tien seur, que vostre simple Nom,
Pourra donner à mon Œuvre renom.
Vela pourquoy j’ay pris la hardiesse,
Vous envoyer ma rusticque ruddesse,
Vous envoyer aumoins signe evident,
Que nos Vertus celebrer suis ardent.
Si je ne puis venir à mon attente,
Au fort, sera ma Muse trescontente,
Si, confessant l’imbecille pouvoir,
Obstant lequel n’a point fait son debvoir,
Cecy vous plaist retenir pour un gaige,
Que quelque jour escrira davantaige.
Copiste
Claire Sicard
