Magny Olivier de, "Ce jour d’hui tandis que l’Aurore"

 Transcription: id 47807
Incipit
Ce jour d’hui tandis que l’Aurore
Titre
A Denis Durand. Ode
Transcription
Ce jour d’hui tandis que l’Aurore, Titon estant au lit encore, Le ciel des Indes émailloit, Et que sous le frais de ses roses Au souvenir de mile choses Mon esprit vague travailloit : La promesse que je t’ai faite Se voulant découvrir parfaicte M’a renflammé d’un dous desir, Et m’a fait decrocher ma lire, Pour dessus fredonner et dire Ces vers compaignons du plaisir. Les biens, Durand, et la richesse Qui font hausser la petitesse Se peuvent avoir en tout tans Mais non pas une amitié ferme Qui n’aborne d’un prochain terme Ses effets rares et constans. Les raions d’une amitié sainte Offusquent la personne feinte, Et la font honteuse à jamais, Toutesfois je ne doi point craindre Qu’ils puissent nullement ateindre L’amitié que je te promets : Car elle est si clairement seure Qu’il n’est possible qu’elle meure, Ni s’obscurcisse tant soit peu, Aussi le ciel l’a faite naitre Et veult par tout fére apparoitre Les clartés de son premier feu. Recoi-la, Durand, et me paie D’une autre bienveillance vraie, Qui n’ait peur des ans voiagers, Ni de la mort qui tout moissonne, Afin qu’une Ode je façonne Pour le mander aus étrangers. Tandis puis que l’heure subite Ton deslogement precipite, Adieu, Durand, jusqu’au revoir, Tu t'en vas, éloigné d'envie, Cherchant le repos de ta vie, Cuillir les fruis de ton espoir. Tu t’en vas heureus, et me laisses Au milieu de mile tristesses Malheureusement combatu, Tousjours pinsé de la tenaille De cette envieuse canaille Qui ne hait rien que la vertu.
Copiste
Claire Sicard
 
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