Le cueur me dit que tu n’es pas content,
Et que souvent à par toy tu pourpense
De moy, que suis un peu trop negligent,
Ne t’addressant de seule lettre pense,
Mesme attendu que volunté propense
Tousjours as heu, et as (je le sçay bien)
Non à moy seul, qui suis un moins que rien,
Ains à tous miens, dont je puis avoir cause.
Mais heu egard à l’insigne esprit tien,
Ce que vouldroye, en effect mettre n’ause.
De mes escripts, ne te fault nullement,
Que je t’adresse penser : car mon rustique
Esprit ne peult s’appliquer proprement
A dicter cas qui le tien magnifique
Peust contenter. Mais d’un tel deifique
Un bon
Saunier, tant loyal qu’onc homm’ veit,
Ces jours passez une monstre nous feit.
Il est extraict du mer Apostolique,
Je t’en envoy : uses en à profit,
Comme dieu veult que ton esprit s’applique.
Grace et Labeur.