Résumé
"La période 1450-1550 est l’heure de gloire du théâtre médiéval. C’est dans sa fonction polémique que l’on arrive à retrouver son ancrage local ou régional, que l’on arrive à mieux cerner le côté événementiel des représentations, au-delà des questions génériques et typologiques. Si l’on veut déterminer la place de la polémique sur la scène, la seule approche possible paraît bien être un retour aux sources et une évaluation de la représentativité des sources. Ce qui paraît anecdotique (n’oublions pas qu’anecdotique veut dire « inédit ») ou saugrenu n’est pas nécessairement marginal. Cela pose la question du rapport entre les formes et les fonctions. Les articles du présent recueil innovent au sens où ils accordent une place majeure aux contextes plus larges des représentations et, aussi, aux communautés qui se trouvent à la base du fait théâtral. Une chambre de rhétorique du Nord, un puy marial normand, une faction genevoise et une abbaye de jeunesse d’une rue lyonnaise ne sauraient gratuitement être mis sur le même plan. Des sociabilités différentes président à la création et à l’effectivité polémique des représentations. Et le théâtre n’y revêt pas uniquement une fonction récréative, mais connaît d’autres emplois que ceux que nous attribuons aujourd’hui au théâtre. On n’ose presque plus le dire, mais qu’en est-il du théâtre comme moyen d’action ? Quels sont les liens entre le théâtre et l’opinion publique ? C’est pour répondre à de telles questions que l’équipe de recherches sur le théâtre médiéval de l’université d’Amsterdam a invité des spécialistes du monde entier à participer à ce volume collectif."