Synthèse
"Cette monographie a pour objectif de mettre en lumière la contribution fondamentale que Nicolas Bérauld (c. 1470-c. 1550), humaniste orléanais du début du XVIe siècle, apporta à la mise en place d’un humanisme spécifiquement français. Professeur, éditeur, imprimeur, libraire, juriste et écrivain à ses heures, cet humaniste polyvalent, très réputé à son époque, est aujourd’hui tombé dans l’oubli : il est, comme l'indique le titre de cet ouvrage, un laissé pour compte des « Bonnes Lettres » à qui il convient de rendre la place qu’il mérite. Son inlassable activité l’amena à intervenir dans de nombreux domaines. Il conduisit une réflexion approfondie sur les langues, puisqu’il s’intéressa à l’improvisation en latin et contribua à l’essor du grec, encore bien peu étudié au début du XVIe siècle. Il prit pour modèle de ses activités la figure du grammaticus au sens où l’entend Quintilien dans son Institution oratoire, à la fois encyclopédiste, éditeur, commentateur et professeur. Ce grammaticus polyvalent avait vocation à s’impliquer dans tous les domaines. Bérauld réfléchit donc aussi à la dimension esthétique et créatrice de la langue, à sa « poïétique », et prit position dans les grands débats idéologiques (politique, droit, religion) qui agitèrent son époque. L’étude de l’itinéraire de cet humble professeur est aussi un hommage rendu aux débuts de l’humanisme éclipsés par l’époque brillante des Lecteurs royaux et de la Pléiade."