Synthèse
"Dans les années 1550, la ville de Metz, passée sous « protection » française, se dote progressivement de nouvelles institutions. Elle publie notamment en 1555 un recueil d’ordonnances de police et justice qui se présente comme l’amorce d’un ordre de paix et de prospérité. Par ailleurs, l’influence de la Réforme s’y fait sentir et les protestants occupent peu à peu des places dans la magistrature. Depuis la Lorraine ducale où il vit, le poète Louis des Masures, lui-même très ouvert aux nouveautés religieuses, observe ce climat d’effervescence et de relative tolérance. Au début de 1558, juste après la prise de Calais, il compose un "Hymne sur la justice de Metz", adressé au roi. Celui-ci y est présenté comme « soleil de justice », capable de toutes les victoires puisqu’il se conforme aux desseins de Dieu. Ce poème composite qui paraphrase méthodiquement les ordonnances de 1555, qui prend aussi des accents virgiliens, est surtout intéressant pour ce qu’il ne dit pas. En réalité, Des Masures est fasciné par cette cité de Metz toute proche, où la liberté de culte lui paraît possible. Il viendra d’ailleurs s’y réfugier en janvier 1562. "