Paul Émile (voir bibliographie) affirme que cette édition s.l., s.n., s.d. sort des presses lyonnaises de Pierre de Sainte-Lucie, au même titre que l'édition ID: 37299 avec laquelle elle partage en effet la gravure caractéristique de la page de titre, un même nombre de feuillets et les mêmes signatures.

Néanmoins :

• la composition typographique et les lettrines sont différentes dans les deux exemplaires consultés ;


• par ailleurs cette édition emploie des caractères grecs dans les notes marginales, ce qui n'est pas le cas de l'édition 37299 ;


• l'exemplaire que nous en avons consulté ne porte pas au colophon la première marque de Sainte-Lucie, contrairement à celui que nous avons vu de l'édition 37299.

C'est la raison pour laquelle nous prenons le parti de consacrer deux notices distinctes à ces productions, contrairement à USTC qui réunit les deux sous une même notice.

Plus prudemment que Paul Émile, nous ne conservons l'attribution à Sainte-Lucie qu'à titre d'hypothèse, dans la mesure où Baudrier (t. 12, p. 153-154) rappelle que Pierre de Sainte-Lucie, marié en 1534 à la veuve de Claude Nourry et ancien prote de son atelier, ne produit a priori pas de bois gravés mais plutôt récupère et emploie ceux de l'atelier de son prédecesseur. On ne peut donc totalement exclure que cette édition ait été composée sous la responsabilité de Nourry ou de sa veuve, en ce cas entre 1530, date de l'édition princeps parisienne, peut-être 1531 si le privilège a été respecté, et 1534 (Nourry meurt en 1533 et sa veuve est active sous son nom en 1533-1534, avant d'épouser Sainte-Lucie). L'hypothèse pourrait d'ailleurs être corroborée :

• d'une part par le fait que les lettrines employées dans cette édition font partie du fonds Nourry (mais Sainte-Lucie en hérite et les remploie aussi) ;


• d'autre part parce qu'il ne semble pas que Sainte-Lucie fasse paraître des ouvrages sans qu'y figurent son nom, son surnom et/ou une de ses marques - ce qui ferait de cette édition, à notre connaissance, un hapax.

Si toutefois, l'édition sortait bien des presses de Sainte-Lucie, elle daterait sans doute des années 1534 (date du début de sa production) à 1538 (fin de l'usage de sa première marque).