Synthèse
Après avoir confié la publication de ses œuvres à plusieurs éditeurs du quartier de l’Université, essentiellement Jean Bogard, Mathieu David et Louis Grandin, Pierre Ramus, suivi par son entourage du collège de Presles, s’adresse à partir de 1555 à la maison d’édition des Wechel, à la réputation bien établie. André Wechel aura jusqu’en 1572 la quasi-exclusivité de l’œuvre de Ramus, qu’il couvre avec ses propres privilèges royaux. Il le suit dans ses expériences orthographiques et surtout respecte les distinctions « i » / « j » et « u » / « v » introduites par le grammairien. Wechel contribue à la diffusion à l’étranger des écrits de Ramus en apportant ses éditions aux foires de Francfort ou en les déposant chez Christophe Plantin à Anvers, et met à la disposition du principal du collège de Presles son propre réseau de relations dans le monde flamand et germanique, où il transporte habituellement courrier et argent et aide les voyageurs de toutes conditions. Ramus partage avec Hubert Languet, en mission diplomatique pour l’électeur de Saxe, et André Wechel une commune appartenance à la Réforme, à l’écart de l’orthodoxie genevoise. Après la Saint-Barthélemy, Wechel, installé à Francfort, reste en rapport avec les anciens amis de Ramus, dont il continue à publier les traités. Dans cet échange permanent entre auteur et libraire, il est impossible de dire qui a le plus servi l’autre.