Il ne se confond pas avec deux autres Jean de Vesvre ou de Vesvres ayant vécu à peu près à la même époque et dont on trouve la trace dans des archives, mais on peut faire l'hypothèse qu'il est sans doute apparenté à eux :
Jean de Vesvres étudiant à l'Université de Paris en 1565, dont le frère se prénomme Philbert (voir cette archive), a priori trop jeune pour être le personnage auquel s'adresse Guillaume Des Autels dans son Moys de May ; Jean de Vesvre, écuyer, qui a deux filles naturelles légitimées par des actes de Henri II d'août 1556 (voir cette archive) et de juin 1558 (voir cette archive). La période d'activité de cet homonyme du principal du collège de Cambrai correspond sans doute davantage à celle du destinataire de Guillaume Des Autels. Toutefois ce que ce dernier nous dit des compétences de Jean de Vesvre en latin, grec et hébreu dans la pièce qu'il lui adresse en 1550 ne laisse pas de doute sur le fait que ce savant, séjournant à Paris, est bien plutôt le chanoine sans doute déjà actif à cette date au collège de Cambrai.Selon Hans Hartmann, notre Jean de Vesvre serait le frère de la mère de Guillaume Des Autels (ID 43950), et de ce fait un cousin de second degré de Pontus de Tyard puisque le père de ce poète, Jean de Tyard, est le frère d'Anne de Tyard, grand-mère de Guillaume Des Autels. Ces liens familiaux sont possibles sans que nous puissions à ce stade les confirmer absolument. Ce qui est en revanche certain, c'est que le chanoine Jean de Vesvre n'est pas le père de François Pelletier, seigneur de la Vesvre et de saint Misy (ID 22695) comme le suppose le même Hans Hartman (voir bibliographie, p. 19, note 3). Au vu de son âge, il ne peut pas non plus être le grand-oncle de Guillaume Des Autels, comme l'envisage Barbier Mueller (voir bibliographie).
Harold de Fontenay (voir bibliographie) situe la naissance de Jean de Vesvre c. 1525 mais nous rejoignons l'hypothèse de Geneviève Demerson (voir bibliographie) selon laquelle il est sans doute un peu plus âgé : il est en effet peu probable que Bourbon adresse à un enfant de 5 à 8 ans les trois épigrammes qu'il compose entre 1530 et 1533 pour cet "adolescens".
Érudit et poète néo-latin, écrivant à l'occasion en hébreu et traduisant du grec, Jean de Vesvre a peut-être été l'élève de Nicolas Bourbon à Paris. Il a sans doute étudié au collège de Cambrai (également nommé collège des Trois-Evêques) avant d'en devenir le principal.
Dorat précise que Jean de Vesvre "sai[t], quand c'est permis, mêler les lettres profanes au sacré" (voir Demerson, p. 92, en bibliographie). C'est peut-être ce qui explique la "conversion de l'érotique" (voir Laigneau-Fontaine, p. 517, notes 848 et 852, en bibliographie) qu'opère Bourbon dans les pièces qu'il lui adresse et qui pourrait s'interpréter comme un éloge de poèmes que Vesvre aurait pu s'essayer à écrire dans cette veine mais dont n'avons pour l'instant pas trouvé la trace.