Commentaire
Le sonnet compare à la manière de Colet, qui s'illustre dans la traduction de romans (tercets), à celle de grands poètes du temps (quatrains). L'un, tonitruant, est assurément Ronsard (premier quatrain). L'autre est caractérisé par la douceur de sa lyre (2e quatrain). Il s'agit vraisemblablement de Joachim Du Bellay, avec lequel Magny se trouve en même temps à Rome et qui est caractérisé aussi par sa douceur dans un autre liminaire de Claude Gruget, paru dans l'édition de 1553 (ID:1983). Mais on ne peut totalement exclure que cela puisse être Jean-Antoine de Baïf, dont la muse est Melline, ou Mellin de Saint-Gelais, au prénom de miel. L'identification nous paraît donc un peu moins claire.
La pièce figure d'abord dans l'Amadis, publié du vivant de Colet. Elle est reprise dans l'Histoire palladienne, parue après sa mort, et se colore ainsi, du fait de son contexte de publication, d'une valeur d'épitaphe qu'elle n'avait pas initialement.