"La singularité de Maurice Scève, dont la carrière littéraire est longue puisqu’il publie entre 1535 et 1562, est le refus de s’inscrire comme auteur, le refus d’afficher une persona d’auteur dans l’ère de la communication ouverte par les possibilités de l’imprimerie, particulièrement la page de titre et les liminaires. Il refuse d’imprimer son nom ; s’il laisse apparaître ses devises et, exceptionnellement, ses initiales, ni Délie, ni Saulsaye, ni Microcosme ne sont signés. Ce faisant, il refuse la pratique la plus nette de l’auctorialité au XVIe siècle. Peut-on le qualifier d’auteur anonyme pour autant ? Qu’engage cette pratique à rebours de l’histoire pour la réception de l’œuvre ?"