Résumé
"« Apôtre zélé de l'hérésie protestante », « pédant de collège tatillon », « rimailleur boiteux », « écrivain réactionnaire »: c'est par ces mots que la critique a défini Barthélemy Aneau jusqu'au milieu du XXe siècle. L'étude de sa vie, des milieux qu'il a fréquentés, l'analyse de son œuvre permettent de réviser les sévères jugements portés sur ce minor de la Renaissance lyonnaise. « Homo prorsus impius », selon Théodore de Bèze, Aneau n'a certainement pas embrassé la Réforme, même s'il n'a rien fait pour en enrayer les progrès au Collège de la Trinité qu'il dirigeait. Pédagogue humaniste, inspiré par Erasme, il a accordé une place essentielle au français dans l'enseignement, préconisant même, près d'un siècle avant Port-Royal, l'apprentissage de la lecture en langue vernaculaire. Ecrivain à la fois savant et populaire, il a composé en latin et en français une œuvre variée et éminemment intertextuelle. « Non injuria es Anulus vocatus », déclara le poète néo-latin G. Ducher, célébrant le savoir encyclopédique de son ami. De fait, Aneau semble bien être un « chaînon » dans notre histoire littéraire puisqu'il a tenté d'unir au respect intelligent de la tradition et à l'utilisation éclairée des autorités, l'invention de voies nouvelles. Il s'est également attaché à explorer les parentés secrètes qui lient la littérature à la musique ou à la gravure, et a ainsi favorisé, dans son œuvre, la confluence des arts."
Autres informations (réédition, etc.)
[Réimpression de l’édition Paris, Champion, 1996]
