"L’article propose une analyse des poèmes liminaires qui accompagnent les premières traductions françaises du Prince, imprimées en 1553 : l’une de Guillaume Cappel et l’autre de Gaspard d’Auvergne. L’analyse intertextuelle se révèle féconde pour comprendre la première réception de Machiavel en France. Certains des membres de la Pléiade, comme Jean Dorat et Marc-Antoine de Muret, interviennent dans les deux traductions. C’est l’idée même d’un "Machiavel français" qui émerge du corpus étudié. Le plurilinguisme des poèmes est saisissant à cet égard : le choix de mêler langues anciennes et modernes confirme l’intention du Prince "français" de s’approprier la tradition de la pensée politique. La portée de cette dimension linguistique constitue par conséquent un axe structurant de l’étude présentée."