Selon Caroline Ruutz-Rees (voir bibliographie), "Le Bénac dont il s'agit est peut-être Jean-Marc, baron de Montault et de Bénac, ou plus probablement, comme le ferait supposer le ton de la dédicace, un de ses fils, ou quelque autre parent". S'il s'agit d'un de ses enfants, cela ne pourrait être que Jean-Paul de Montaut (voir ce nom), seul à porter non seulement un prénom compatible avec la désignation adoptée par Sainte-Marthe mais aussi héritier du titre de Bénac. Il y a bien, selon le père Anselme, deux de ses cadets prénommés Jean,
l'un mort à Macerata, en Italie, pendant le voyage du duc de Guise en 1557 (ou bien en Turquie selon Moreri), l'autre dit "Barron", mort à Paris en 1578.Mais aucun des deux ne paraît avoir porté le titre de Bénac, passé seulement aux trois aînés, Jean-Marc, Philippe puis Bernard.
L'hypothèse d'une identification à l'un des fils de Jean-Marc (voire à un parent plus éloigné) paraît moins plausible que Caroline Ruutz-Rees semble le penser :
d'abord parce que le patronyme de cette famille est plutôt Montaut alors que Bénac est un nom de seigneurie qu'une partie seulement de ses membres semblent porter, ensuite parce que, en 1540, seul Jean-Marc de Montaut est baron de Bénac et enfin parce que son fils aîné Jean-Paul n'est âgé que de dix ans au moment où Sainte-Marthe écrit et qu'il semble par ailleurs avoir souffert d'aliénation mentale, ce qui en fait un candidat à l'identification peu vraisemblable.Nous n'excluons pas que le Jean Benac s'adressant à Sainte-Marthe puisse être un quasi homonyme n'appartenant pas à cette puissante famille du Sud-Ouest. Mais s'il s'agit bien d'un Montaut, le plus probable serait qu'il s'agisse de Jean-Marc.