❧ Sonet IIII.
Je n’estois pas assez en France tourmenté,
Sans qu’il fallust encor venir en Italye
Sentir le traict poignant de l’enfant d’Idalye,
Et m’asservir encor’ à quelque autre beaulté.
Je n’avois pas l’amour en France assés chanté,
Sans qu’il falust mener à Rome ma Thalye,
Et chanter de rechef l’amoureuse folye,
Pour adoucir encor’ une autre cruaulté.
Hé dieu, c’est fait de moi, je n’ai plus d’esperance,
Et plus je vois avant et plus croist ma souffrance,
Si qu’il semble qu’Amour ne cherche que ma fin.
Nous avons beau fuyr de noz maulx l’origine :
Plus nous fuyons cela que le ciel nous destine
Et plus dessus le chef nous avons le destin.